Advocacy & Systemic Change – Grassroots Justice Network https://grassrootsjusticenetwork.org Tue, 19 Nov 2024 13:50:12 +0000 en-US hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.6.2 Combattre le manuel de répression par le manuel de justice https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/combattre-le-manuel-de-repression-par-le-manuel-de-justice/ https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/combattre-le-manuel-de-repression-par-le-manuel-de-justice/#respond Fri, 08 Nov 2024 14:19:31 +0000 https://grassrootsjusticenetwork.org/?p=210356 Partout dans le monde, des activistes de la justice de base élaborent des stratégies pour non seulement défendre, mais aussi approfondir la gouvernance démocratique.

 

Par Poorvi Chitalkar

Credit: Alejandro Ospina

 

À l’heure où j’écris ces lignes, je suis dans l’avion qui me ramène aux États-Unis après avoir passé une semaine à Puerto Princesa, aux Philippines, avec 30 activistes de la justice de base venu·e·s d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie. Ces défenseur·euse·s de la justice sont des avocat·e·s, des parajuristes communautaires, des organisateur·rice·s et des chercheur·euse·s de la justice. Ils·elles viennent de différents pays et travaillent sur des questions diverses, mais ils·elles ont un certain nombre de choses en commun. Tout d’abord, ils·elles sont membres du Grassroots Justice Network, la plus grande communauté mondiale de professionnel·le·s qui aident les communautés à connaître, à utiliser et à façonner le droit pour faire avancer la justice. Deuxièmement, ils·elles sont tous engagé·e·s dans l’apprentissage collectif et comparatif afin de répondre aux questions les plus brûlantes auxquelles est confronté le mouvement pour la justice de base. Enfin, ils·elles opèrent dans des contextes politiques marqués par des degrés divers de montée de l’autoritarisme, de recul des démocraties et de restriction des espaces civiques.

Le travail d’autonomisation juridique dans des conditions de répression

Les défenseur·euse·s de la justice de base sont en première ligne des mesures de répression prises à l’encontre de la société civile. Beaucoup sont victimes d’agressions, d’arrestations et de menaces. En 2023, près de 70 % des membres de notre réseau ont déclaré qu’ils·elles avaient du mal à s’impliquer dans un travail d’autonomisation juridique dans les contextes politiques et sociaux de leur pays. Dans la même enquête, près de la moitié des personnes interrogées ont déclaré qu’elles-mêmes, ou les communautés avec lesquelles elles travaillent, avaient été menacées, arrêtées ou harcelées alors qu’elles cherchaient à obtenir justice au cours de l’année précédente.

Les efforts d’autonomisation juridique allient le droit et l’organisation en vue de renforcer le pouvoir des communautés afin qu’elles puissent conduire un changement systémique. Mais un peu partout, le droit est utilisé comme un outil d’oppression. Et le travail d’organisation communautaire est plus difficile lorsque les assemblées publiques sont restreintes, que les activistes sont surveillé·e·s et que les médias sont étroitement contrôlés. À l’heure où les défenseur·euse·s de la justice en base tentent d’accroître le leadership et la participation des communautés dans les espaces de décision, ces dernières sont confrontées à des risques croissants qui les dissuadent de se mobiliser.

Alors que les normes antidémocratiques gagnent du terrain, les professionnel·le·s s’efforcent de trouver l’espace nécessaire pour plaider en faveur de la participation publique, de la responsabilisation et des solutions communautaires aux problèmes de développement. Comme l’explique Catalina Marino, de l’Asociación Civil por la Igualdad y la Justicia, « le contexte politique n’est pas favorable à la justice sociale. Ce n’est pas seulement que nous n’aurons pas de ressources. Nous sommes également confronté·e·s à un discours public qui n’est pas ouvert aux revendications formulées dans un langage fondé sur les droits. Nous ne pourrons convaincre aucun fonctionnaire que les personnes ont le droit de faire quelque chose parce qu’ils ne voient pas la réalité à travers ce prisme. »

Comment allier le pouvoir du droit et l’organisation pour faire avancer la justice sociale et environnementale dans des contextes de fermeture des espaces civiques ? Comment opposer aux narratifs antidémocratiques une vision plus audacieuse et positive d’un monde juste et équitable ? Telles sont les questions pressantes auxquelles les membres de notre réseau tentent de répondre collectivement.

Répondre au manuel de répression par le manuel de justice

Il semble évident qu’il existe désormais un manuel de répression, c’est-à-dire une similitude frappante entre les techniques de répression utilisées dans les différents contextes régionaux et politiques pour limiter le travail de la société civile. Les membres du réseau ont élaboré un manuel de justice — leur réponse pour contrer la montée de l’autoritarisme et offrir une version plus approfondie de la démocratie, où les institutions publiques rendent des comptes et sont réactives, et où les citoyen·ne·s ont le pouvoir d’influencer les décisions qui affectent leur vie. Vous trouverez ci-dessous quelques-uns des thèmes les plus marquants :

  1. Renforcer le pouvoir de la communauté : au fond, le travail quotidien des défenseur·euse·s de la justice au niveau local — qui comprend la sensibilisation aux droits et la prise de conscience critique des sources d’injustice — est l’un des antidotes les plus puissants à l’autoritarisme et à la répression parce qu’il amène les communautés à établir une relation plus profondément démocratique avec l’État. Les travailleur·euse·s de la justice de base renforcent le pouvoir de la communauté et développent des partenariats avec les mouvements sociaux dans le cadre d’une stratégie à long terme d’approfondissement  de la démocratie.
  2. Être agile : les défenseur·euse·s de la justice de base adaptent leurs approches en fonction de l’évolution du contexte politique. Si les hommes font l’objet d’une surveillance accrue, les parajuristes forment les femmes à prendre les choses en main. S’il est interdit de tenir des réunions communautaires en public, les organisateur·rice·s tiennent des réunions au domicile des personnes. Et si l’espace pour les stratégies de confrontation est limité, ils·elles adoptent des approches moins conflictuelles tout en continuant à rendre des comptes à leurs communautés.
  3. Raviver les coalitions de réforme : face à la tactique de « diviser pour mieux régner » des gouvernements autoritaires et d’autres puissants acteurs, les défenseur·euse·s de la justice de base réagissent en forgeant des coalitions pour la réforme. Il s’agit notamment de déclarations communes d’une grande partie des acteurs de la société civile visant à soutenir les activistes victimes d’agressions ou d’arrestations. En Indonésie, les groupes de la société civile adoptent des approches intersectionnelles qui unissent les luttes des travailleur·euse·s, des agriculteur·rice·s, des femmes et des étudiant·e·s dans un combat commun pour la démocratie. Malawi, une organisation d’autonomisation juridique relie les luttes des travailleur·euse·s du sexe, des vendeur·euse·s de rue, des personnes handicapées et des personnes LGBTQI+ en vue d’une demande collective de responsabilisation de la police.
  4. Mettre l’accent sur le changement systémique : les travailleur·euse·s de la justice de base trouvent un équilibre entre la lutte contre les menaces immédiates et le travail de changement systémique à long terme. Ils·elles contestent les lois et les politiques antidémocratiques devant les tribunaux et plaident en faveur d’une nouvelle législation et de nouvelles règles qui offriraient une plus grande protection aux défenseur·euse·s de la justice. Dans des contextes de répression, ils·elles recadrent également ce que signifie le « changement systémique ». Plutôt que de susciter des changements progressifs, l’objectif est de préserver les acquis, d’empêcher toute nouvelle érosion des droits et de construire un « pouvoir stable » capable de soutenir la démocratie à long terme.
  5. Proposer un récit plus positif : la lutte contre la répression et la défense de la démocratie ne suffisent pas. Les travailleur·euse·s de la justice de base s’engagent également à offrir une forme de démocratie plus résiliente. Ils·elles reconnaissent que pour contrer les narratifs antidémocratiques, il faut proposer des cadres alternatifs convaincants. Ils·elles utilisent une approche de communications basées sur l’espoir pour recadrer la façon dont ils·elles parlent de leur travail, inspirer les personnes à se joindre à leurs luttes pour la justice, et maintenir l’espoir parmi les demandeur·euse·s de justice à travers les processus de changement longs et difficiles.

L’apprentissage comme une voie vers la solidarité

Au sein du Grassroots Justice Network, l’apprentissage a toujours été profondément lié à l’action collective et à la solidarité. En 2021, immédiatement après le coup d’État militaire au Myanmar, des membres de Thaïlande, du Cambodge et d’Afrique du Sud se sont réuni·e·s pour dire à leurs collègues du Myanmar : « Vous n’êtes pas seul·e·s », et ont partagé leurs propres expériences de lutte contre l’autoritarisme pour qu’elles servent d’inspiration. Lors de notre réunion aux Philippines la semaine dernière, les membres ont communiqué les stratégies qu’ils·elles utilisaient pour accroître la participation des communautés à la prise de décision ou pour impliquer les institutions de l’État. Ils·elles ont célébré leurs victoires et réfléchi à des solutions pour relever des défis communs.

Je quitte Puerto Princesa pleine d’espoir. Non seulement ces défenseur·euse·s de la justice de base mettent en œuvre le manuel de la justice dans leur propre contexte, mais ils·elles se présentent également pour partager leurs stratégies les un·e·s avec les autres, en apportant leur soutien aux campagnes et en constituant un réseau d’entraide. Par ailleurs, en résolvant collectivement les questions pressantes auxquelles est confronté l’ensemble du mouvement pour la justice de proximité, ils·elles posent des bases solides pour que la démocratie et la justice puissent prospérer à long terme.

 

Poorvi Chitalkar est spécialiste des programmes d’apprentissage chez Namati, où elle soutient les professionnel·le·s du Grassroots Justice Network qui cherchent à s’impliquer dans l’apprentissage collectif, à tester leurs méthodes et à créer de nouvelles preuves et connaissances aux frontières du domaine de l’autonomisation juridique. Elle a récemment écrit How Legal Empowerment Efforts are Fighting Repression and Deepening Democracy (Comment les efforts d’autonomisation juridique combattent la répression et renforcent la démocratie) et anime la série de podcasts A Common Pot: Stories and Recipes for Grassroots Justice (Un pot commun : histoires et recettes pour une justice de base).

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La clé de la défense et de l’approfondissement de la démocratie en Afrique consiste à allier le droit et l’organisation https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/la-cle-de-la-defense-et-de-lapprofondissement-de-la-democratie-en-afrique-consiste-a-allier-le-droit-et-lorganisation/ https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/la-cle-de-la-defense-et-de-lapprofondissement-de-la-democratie-en-afrique-consiste-a-allier-le-droit-et-lorganisation/#respond Fri, 08 Nov 2024 14:04:32 +0000 https://grassrootsjusticenetwork.org/?p=210348 En Afrique, les acteurs.trices de la justice de base montrent comment renforcer la démocratie locale et autonomiser les communautés.

 

Par Aimee Ongeso et Morgan Hargrave

 

Credit: Alejandro Ospina

 

L’Afrique continue de connaître à la fois des progrès et des crises en matière de gouvernance. Malgré ces évolutions contradictoires, les Africain·ne·s continuent de croire en la démocratie et de défier les pronostics. En effet, les sondages montrent qu’ils·elles sont plus favorables à la démocratie que leurs homologues d’Amérique latine, d’Asie et du Moyen-Orient.

Il n’en reste pas moins que l’offre actuelle de démocratie est loin des aspirations de l’Afrique et que les systèmes de gouvernance n’ont pas répondu aux attentes des citoyen·ne·s en matière de responsabilisation. Malgré ces perspectives décourageantes, les professionnel·le·s de l’autonomisation juridique sur le continent, mené·e·s par acteurs.trices de la justice de bas, tentent de trouver des moyens de renforcer la démocratie pour faire face aux menaces et responsabiliser les dirigeant·e·s africain·ne·s par rapport aux engagements qu’ils·elles ont pris. En plus de contribuer à résoudre les problèmes de justice quotidiens tels que l’accès aux services publics et la protection des terres et de l’environnement contre les abus, ils·elles accroissent de plus en plus les ambitions de leur travail pour y inclure un changement systémique susceptible de consolider la démocratie.

La démocratie se construit — et peut être perturbée — à tous les niveaux

Les acteurs.trices de la justice de bas fournissent des conseils et une aide juridique qui permettent d’apporter des solutions aux personnes et aux communautés, et ce faisant, ils·elles détectent toutes les fissures et les crevasses dans lesquelles la gouvernance s’effondre. Au sein du Grassroots Justice Network, nous avons entendu parler de diverses préoccupations lorsque nous avons réuni un groupe diversifié de 111 professionnel·le·s de l’autonomisation juridique venu·e·s de toute l’Afrique pour un parcours d’apprentissage de cinq semaines. Nous avons discuté de la manière dont ils·elles peuvent renforcer le pouvoir de la communauté pour remettre en question le statu quo et approfondir la démocratie.

Dans tous les pays du continent, les personnes ne bénéficient pas de protection juridique contre les atteintes à l’environnement, les injustices fondées sur le sexe et le dénuement économique.  Mais même lorsqu’il existe des lois en  vigueur, le refus ou l’incapacité de l’État à les mettre en œuvre désavantage les communautés. Par exemple, dans des pays comme le Bénin et le Sénégal, les communautés souffrent aux mains d’industries polluantes qui disposent du pouvoir économique et politique nécessaire pour poursuivre leurs activités sans se soucier des conséquences environnementales et de la santé des populations locales. Ces entreprises sont soutenues par le refus de l’État de mettre en œuvre des réglementations strictes pour protéger l’environnement et les communautés.

Comme l’a fait remarquer Fatoumata Kante, de Guinée, « même si les conventions contiennent des clauses protégeant les droits des communautés autochtones, dans de nombreux pays, il n’existe pas de cadre juridique permettant de mettre en œuvre le contenu de ces conventions. » Les acteurs.trices de la justice de bas tentent de combler ces lacunes afin de rendre le droit concret pour les personnes qui en ont le plus besoin.

Les professionnel·le·s de l’autonomisation juridique sont également en mesure de mettre en évidence les structures et les systèmes locaux qui pérennisent les injustices et contribuent ainsi à un système d’oppression plus large et au déclin des espaces démocratiques. Selon Charbonnel Nodjigoto du Tchad, « les injustices perpétrées au niveau communautaire par la communauté elle-même sont les pires car cette impunité au niveau local ouvre la voie à l’épanouissement de mauvais gouvernements et de mauvaises institutions. »

Par exemple, au Bénin, au Malawi, au Nigeria, en Zambie et en Ouganda, les femmes sont souvent victimes de l’oppression des chefs de communauté au nom de la tradition et de la culture. En Sierra Leone, une alliance contre nature entre les chefs traditionnels des communautés, les compagnies minières et les fonctionnaires a permis d’accaparer les terres des communautés sans qu’aucun recours en justice ne soit possible.

Le droit peut être un outil de justice communautaire

Par conséquent, les personnes en quête de justice doivent faire pression pour obtenir de meilleures lois là où elles n’existent pas et une meilleure mise en œuvre là où elles existent, et elles doivent poursuivre ce combat aux niveaux local et national. Il s’agit d’une tâche ardue, en particulier pour celles et ceux qui vivent dans des systèmes oppressifs non limités par une gouvernance démocratique.

Pour parvenir à la justice, les citoyen·ne·s ordinaires doivent être en mesure de mettre le droit à leur service. Tout d’abord, ils·elles doivent comprendre des lois qui ne sont pas écrites afin d’y accéder. Comme l’a fait remarquer Hama Yattara, parajuriste au Burkina Faso, « les législateur·rice·s se targuent de copier-coller des textes coloniaux, qui sont pour la plupart inadaptés au contexte africain. »

Ensuite, les personnes doivent comprendre comment le droit fonctionne dans la pratique, un processus qui peut s’accompagner d’obstacles potentiels tels que des intérêts bien établis, la corruption et la répression. Et si tout le reste échoue, ils·elles doivent façonner le droit lui-même — en plaidant pour des changements qui s’attaquent aux causes profondes des injustices auxquelles ils·elles sont confronté·e·s.

Mais il y a de l’espoir. Les exemples abondent où des communautés armées de la connaissance du droit ont pu faire bouger les choses de manière à répondre à leurs besoins. En partenariat avec l’ONG locale We The People, un groupe de communautés de l’État de Cross River, au Nigeria, a réussi à révoquer les licences d’exploitation minière de deux entreprises. Au Libéria, en Sierra Leone et en Ouganda, les communautés ont également obtenu des compensations et des protections en amenant leurs dirigeant·e·s politiques — qu’ils·elles soient locaux·les ou nationaux·les, coutumier·ère·s ou étatiques — à adopter des principes tels que le consentement libre, préalable et éclairé lorsqu’il s’agit de prendre des décisions concernant les terres et les ressources naturelles.

Parce que le droit ne suffit pas à lui seul, les acteurs.trices de la justice de bas ont trouvé une équation fiable pour les communautés en quête de justice : (1) considérer le droit comme quelque chose que tout le monde peut connaître, utiliser et façonner ; (2) renforcer le pouvoir collectif nécessaire pour y parvenir avec succès.

La démocratie et l’État de droit bénéficient de communautés autonomisées

En Afrique, les hauts et les bas de renforcer le pouvoir communautaire peuvent enseigner au monde que la démocratie peut être consolidée même dans les contextes les plus difficiles.

Après des années de travail, les professionnel·le·s estiment que s’ils·elles parviennent à rassembler une communauté et à la faire se mettre d’accord sur ce qu’elle souhaite, à maintenir l’engagement de la communauté sur une question, à contourner les dirigeant·e·s locaux·les qui ne la soutiennent pas et à tirer parti de ses ressources et de ses points forts pour participer aux décisions qui affectent sa vie, ils·elles peuvent renforcer le pouvoir et, à son tour, consolider la démocratie.

Les acteurs.trices de la justice de bas se concentrent sur ce que le pouvoir permet aux communautés de faire. « Le pouvoir communautaire est la capacité de la communauté à influencer le changement sur les questions qui la concernent », a déclaré Daniel Owinga du Nyando Justice Center au Kenya. Cela implique toutefois quelques conditions préalables essentielles. Tout d’abord, comme le souligne Shem Irungu de Kituo Cha Sheria au Kenya, la communauté a besoin d’unité : « Lorsque je pense au pouvoir de la communauté, j’imagine une force collective dérivée de l’unité, de la coopération et des objectifs communs d’un groupe de personnes au sein d’une communauté. » Et comme la démocratie n’est jamais un jeu à court terme, les communautés doivent maintenir leurs efforts au-delà d’un seul moment. « Une communauté autonomisée est une communauté qui dispose des outils et des capacités nécessaires pour faire face aux injustices auxquelles elle est confrontée sur le long terme », a déclaré Lamine Seck, de Natural Justice au Sénégal.

Grâce au travail des acteurs.trices de la justice de bas, les Africain·ne·s peuvent raconter leurs remarquables histoires de lutte démocratique et de résilience. Par ailleurs, ces acteurs.trices de la justice de bas se réunissent de plus en plus souvent pour partager et comparer leurs tactiques et surmonter les défis auxquels sont confrontés les demandeur·euse·s de justice en Afrique et partout dans le monde. En chemin, ils·elles ont découvert que nos efforts pour obtenir justice ne sont pas identiques, mais qu’ils riment certainement. Nous vous invitons à nous rejoindre.

 

Aimee Ongeso travaille au Grassroots Justice Network et chez Namati. Aimee possède plus de 15 ans d’expérience dans le cadre de diverses initiatives d’autonomisation juridique en Afrique qui mettent en relation des communautés confrontées à des difficultés similaires en matière de justice, aident les communautés à façonner leurs résultats en matière de justice, favorisent des espaces d’apprentissage et d’échange approfondis, et soutiennent l’élaboration et la mise en œuvre de politiques axées sur les besoins des communautés.

Morgan Hargrave travaille au Grassroots Justice Network et chez Namati. Morgan est organisateur, chercheur, animateur et écrivain. Il vit aux États-Unis avec sa femme et son fils.

 

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Network Member Interview: Grace Appolos, We The People https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/network-member-interview-grace-appolos-we-the-people/ https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/network-member-interview-grace-appolos-we-the-people/#respond Mon, 16 Sep 2024 03:31:01 +0000 https://grassrootsjusticenetwork.org/?p=208681 Grace Appolos is the Programs Manager at We the People, an NGO based in the Niger Delta of Nigeria that focuses on human and ecological rights, including issues of oil pollution, environmental degradation, and climate justice.  Grace shares her learning journey and what inspires her, along with the important work We the People does in the field of land and environmental justice.

 

Grace Appolos, We the People

What experience or individual inspired you to join the fight for land and environmental justice?

 

Ken Henshaw, the Executive Director of We the People, was a significant influence on my decision to join the fight for land and environmental justice. I initially connected with him in early 2020 but didn’t fully grasp the importance of the cause at that time. It wasn’t until I officially joined the organization in June 2022 that I understood the depth of the issues. Learning about the injustices faced by indigenous communities in the Niger Delta—such as environmental degradation and the loss of rights to farmland and fishing due to oil pollution—deeply affected me.

As someone from the Niger Delta, these stories resonated with me personally, and working alongside these communities to restore their lands and environment became a fulfilling mission. Ken’s integrity, commitment to environmental justice, and steadfast focus continue to inspire and motivate me in this ongoing fight.

 

Was there a turning point or particular moment in your life that shaped you or had a lasting impact on your journey?

 

What drives me is a deep-rooted response to injustice. Despite feeling sometimes helpless in the face of immense challenges, I remain committed because I recognize there’s only so much one person can do. My inspiration comes from the resilient spirit of the people in the Niger Delta, who have endured decades of environmental injustice. Their strength in the face of such adversity is truly motivating. Additionally, organizations like the GJN, which display solidarity and provide support among communities, remind me that this fight is not carried out in isolation.

 

The hope that this work instills in impacted communities—that they have not been forgotten and have allies in their struggle—fuels my dedication to continue advocating for their rights and for environmental restoration and reparation.

 

Grace at an oil degraded site at Rumuekpe community, Rivers State, Nigeria.

Grace at an oil degraded site at Rumuekpe community, Rivers State, Nigeria.

This work can be challenging and difficult. What inspires you and helps you keep going?

 

The ENDSARS protest of October 2020 was a pivotal moment in my life that deeply influenced my journey and commitment to activism. This movement against police brutality in Nigeria highlighted the profound impact of collective action and the power of voices coming together to demand change.

Witnessing this, and the solidarity among Nigerians from various walks of life, reinforced my resolve to fight for justice not only in my community but in broader societal contexts as well. It was a stark reminder of the importance of standing up against injustice, and it continues to inspire my work and my dedication to environmental and social justice causes.

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Renforcer le pouvoir de la communauté pour lutter contre l’injustice https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/renforcer-le-pouvoir-de-la-communaute-pour-lutter-contre-linjustice/ https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/renforcer-le-pouvoir-de-la-communaute-pour-lutter-contre-linjustice/#respond Tue, 30 Apr 2024 03:00:05 +0000 https://grassrootsjusticenetwork.org/?p=201180 English/ Français
Renforcer le pouvoir de la communauté pour lutter contre l’injustice commence le 2 mai 2024 et se termine le 30 mai 2024. L’inscription au cours est maintenant terminée.
Le cours est disponible en anglais et en français.

Rencontrez les participants

Nous rassemblons des personnes issues de différents horizons et une chose que nous avone encommun est que nous travaillons avec les communautés pour développer leurs propres solutions aux défis auxquels elles sont confrontées et pour lutter collectivement contre l’injustice sous toutes ses formes et demander des comptes aux dirigeant.e.s . Une grande partie de ce travail est enracinée dans des contextes locaux, diversifiée et se concentre sur l’impact à long terme.

Le renforcement du pouvoir communautaire consiste à faire en sorte que les communautés les plus touchées par l’injustice agissent ensemble pour avoir beaucoup plus d’influence, un voix et un contrôle sur les décisions qui affectent leur vie. Une grande partie des connaissances sur la façon de lutter contre les injustices appartient aux communautés. L’exploitation de ces connaissances pour renforcer le pouvoir nécessite des ressources, l’approfondissement des compétences existantes et la culture du leadership communautaire.

Le renforcement du pouvoir communautaire n’est pas un concept nouveau. Nous avons fait ce travail, comme en témoignent les succès que nous pouvons tous partager. Cependant, il faut s’unir en tant que défenseur·euse·s de la justice de base pour apprendre les un.e.s des autres, sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas , sur la manière de pérenniser les succès de renforcer les preuves solides qui montrent que les approches qui renforcent le pouvoir de la communauté sont essentielles pour s’attaquer aux causes profondes de l’injustice et remettre en question le statuquo. Le Pouvoir défie Le Pouvoir.

Ce cours de 5 semaines sera une discussion interactive pour les membres du GJN Afrique afin de partager ce qui fonctionne pour eux et les défis auxquels ils sont confrontés sur ce thème.thème. Le cours comprendra :

  • 5 appels zoom en direct (une fois par semaine) avec des animateurs.trices et des discussions en petits groupes
  • Échange dans des groupes WhatsApp (par langue)

Qu’allez-vous apprendre?

Pendant cinq semaines, nous allons entreprendre un itinéraire d’apprentissage avec des défenseur·euse·s de la justice de base en Afrique et nous découvrirons les stratégies qu’ils·elles utilisent pour renforcer le pouvoir de la communauté.

  • Identifier comment le pouvoir se manifeste dans les injustices que nous combattons.
  • Définir le pouvoir  communautaire et voir comment il se manifeste dans notre travail
  • Examiner comment nous utilisons l’autonomisation juridique pour renforcer le pouvoir des communautés
  • Soit inspirée par le praticien.enne.s qui surmontent le défis pour renforcer le pouvoir communautaire
  • Tirez parti des leçons de ce cours pour réfléchir à la manière de résoudre un problème rencontré dans votre communauté.

À qui s’adresse ce cours?

Ce cours est conçu pour les  parajuristes communautaires, défenseurs.euses de la justice de base ou de première ligne et personnel du programme qui travaille en étroite collaboration avec les parajuristes communautaires et les communautés.

Quelle est la durée du cours?

Le cours se déroule sur 5 semaines, du 2 mai 2024 au 30 mai 2024. Les séances se déroulent une fois par semaine, tous les jeudis, et durent 90 minutes. Vous aurez l’occasion d’interagir avec les autres participants lors des discussions en petits groupes sur Zoom et dans les groupes whatsapp respectifs.

Les sessions se tiendront de 13h30 à 15h WAT | 15h30 à 17h EAT | 14h30 à 16h SAST

Quel est le contenu principal du cours?

Sessions interactives, axées sur la théorie et le partage des connaissances et des expériences des participant.e.s :

Les thèmes sont les suivants :

2 mai:  Qu’est-ce que le pouvoir ? Cette session nous donne l’occasion d’identifier et de voir le pouvoir au cœur de chaque injustice que nous combattons.

9 mai: Pouvoir communautaire :  Au cours de cette session, nous définirons ensemble le pouvoir communautaire, nous verrons ce qu’il faut pour renforcer le pouvoir communautaire et nous identifierons ce qui nous empêche de renforcer le pouvoir.

16 mai : L’autonomisation juridique  et le pouvoir des communautés : Dans cette session, nous examinons comment nous utilisons  L’autonomisation juridique pour  renforcer et maintenir le pouvoir des communautés.

23 mai: Solutions: Dans cette session, nous explorerons les solutions aux défis soulevés avec des exemples inspirants de praticiens.

30 mai:Principaux enseignements :Au cours de cette session, nous résumons ce que nous avons appris et convenons des prochaines étapes.

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Building Community Power To Fight Injustice https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/building-community-power-to-fight-injustice/ https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/building-community-power-to-fight-injustice/#respond Tue, 30 Apr 2024 02:41:57 +0000 https://grassrootsjusticenetwork.org/?p=201158 Français/ English

Building Community Power to Fight Injustice begins on the 2nd of May, 2024 and ends on the 30th of May, 2024. Registration  for the course is now closed.
The course is available in English and French. 

Meet the participants

We have a diverse group of people and one thing we have in common is that we work with communities to develop their own solutions to the challenges they face and to collectively challenge injustice in its many forms and hold leaders accountable. A lot of this work is rooted in local contexts, diverse and focuses on long term impact. 

Community Power is about communities most impacted by injustice acting together to have much greater influence, say and control on decisions that affect their lives. A lot of the knowledge on how to tackle injustices lies with communities. Harnessing this knowledge to build power needs resources, deepening of existing skills and cultivating of community leadership. 

Community power is not a new concept. We have been doing this work evidenced by the successes we can all share. We do however need to come together as grassroots justice actors to learn from each other; about what works and what doesn’t, how to sustain the successes and build stronger evidence which shows that community power approaches are key in addressing the root causes of injustice and challenging the status quo. Power challenges Power.

This 5 week course will be an interactive discussion for GJN Africa members to share what works for them and what challenges they face on this theme. The course will be comprised of: 

  • 5 live zoom calls (once a week) with presenters and breakout group discussions. 
  • Exchange in WhatsApp groups (by language)

What will you learn?

For 5 weeks we will go on a learning journey with grassroots justice actors from Africa and learn about the strategies that they use to build community power.  By the end of the course, you will be able to:

  • Identify how power manifests in the injustices we are fighting 
  • Define what community power is and how it looks like in our everyday work 
  • See how legal empowerment can be used to build community power 
  • Be inspired by practitioners on overcoming challenges to build power 
  • Draw from the lessons in this course to consider how to address a problem faced in your community

Who is this course for?

This course is designed for community based paralegals, grassroots or frontline justice defenders and program staff who work closely together with paralegals and communities.

How long will the course take?

The course spans 5 weeks, starting on May 2nd, 2024 and ends on the 30th of May 2024. The  sessions take place once a week, every Thursday. Each session lasts 90 minutes. You will have opportunities to interact with other participants through the live break out group discussions on Zoom  and in respective WhatsApp groups.

Sessions will be from 1:30 – 3 PM WAT | 3:30 – 5 PM EAT | 2.30- 4 PM SAST

What are the main contents of the course?

Interactive sessions, focused on theory and sharing of knowledge and experiences from participants.The course has five lessons:

The topics are as follows: 

2nd May:  What is Power? this session gives us the opportunity to identify and see power at the heart of each injustice we are fighting 

9th May: Community Power:  In this session we get to define Community Power together, see what it takes to build community power and identify what keep us from building power

16th May: Legal empowerment and community power: In this session we look at how we use legal empowerment to build and sustain community power 

23rd May: Solutions: In this session we explore  solutions to the challenges raised with inspiring examples from practitioners. 

30th May: Key learnings and way forward :In this session we summarize what we have learnt and agree on the next steps

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What we accomplished in 2023 https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/what-we-accomplished-in-2023/ https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/what-we-accomplished-in-2023/#respond Tue, 05 Mar 2024 10:48:19 +0000 https://grassrootsjusticenetwork.org/?p=199201 Last week, my family celebrated the end of Lunar New Year festivities. As we look forward to another year, I wanted to take a moment to celebrate all that we accomplished in the prior one.

2023 was a time of growth and change. Our network welcomed a record number of new members – more than two thousand! We also changed our name to the Grassroots Justice Network, in recognition of our shared quest for justice and the frontline defenders who lead the way. Our new logo captures the diversity and unity of our global community – although nothing speaks more strongly to that than the collaborations and shared journeys undertaken by our members throughout the year.

By pooling our knowledge and resources, we made each other stronger, more effective, and more resilient. This past year, we shook things up a bit, experimenting with creative ways of communicating and connecting. We created virtual and hybrid learning opportunities for members, taking care to accommodate those with limited or unreliable internet access. Our experiments ranged from foundational online courses like “Legal Empowerment 101: Combining the Power of Law with the Power of People” and “How to Develop a Community Paralegal Program”, to deep dives into hot topics like building community power and critical consciousness (involving lively multilingual Whatsapp debates) and digital fundraising (pairing a self-paced course with personal coaching).

Members also traveled across the planet to connect with each other at immersive learning experiences and strategic planning moments. In Uganda, we explored the linkages between gender justice and legal empowerment; in the United States, we retreated to a mountaintop to examine the role of legal empowerment in advancing community-centered justice; in Nigeria, we compared approaches to combining law and organizing under the shade of trees; in Indonesia, we learned how to support communities in responding to carbon rights projects; in Kenya, we compared notes on using participatory action research to generate insights into legal empowerment work. Members also came together in Argentina, the Philippines, and Kenya to develop multi-year collective agendas for regional learning and advocacy.

Network members at the carbon rights training in Indonesia.

All told, more than a thousand people from over 80 countries engaged in online or in-person learning activities through the Grassroots Justice Network last year, returning home to share lessons learned with their wider organizations and communities.

As strong as our learning community is, our collective voice is even stronger. In 2023 alone, we were able to materially influence key global processes and documents, including the report of the UN Special Rapporteur on the independence of judges and lawyers, the Open Government Partnership’s 5-year strategy, climate negotiations during COP28, and the official draft of a regional binding treaty on access to justice in Latin America. In each of these spaces, our network members served as champions for the needs and demands of communities. We ensured that those in power acknowledged and endorsed people’s right to know, use, and shape the law, so they can actively participate in governance and decision-making wherever it affects their lives.

I’m honored to be a part of the Grassroots Justice Network. Standing up for the rights of communities takes courage, but we support each other through tough times, and take joy in each other’s wins. Last year, we came together to advocate for the release of a Network member who has been wrongly imprisoned because of his justice work – an ongoing struggle. When justice defenders elsewhere were acquitted of similarly false charges, we cheered. In response to incidents like this, we hosted a series of roundtables addressing repression and closing civic spaces, in which members shared tested techniques for keeping ourselves and our communities safe. We hope to build on these conversations in the months to come.

Thank you all for being a part of the Grassroots Justice Network’s story. I look forward to a 2024 in which we can secure the safety and success of grassroots justice defenders around the world, and win justice for the communities they serve.

Network members at the Gender Justice convening in Uganda.

 

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Grassroots Justice Network-Southeast Asia: Human Rights Day Statement https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/grassroots-justice-network-southeast-asia-human-rights-day-statement/ https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/grassroots-justice-network-southeast-asia-human-rights-day-statement/#respond Wed, 13 Dec 2023 15:00:12 +0000 https://grassrootsjusticenetwork.org/?p=196043 GJN SEA

 

Today marks the momentous 75th anniversary of the United Nations Declaration of Human Rights. As we continue to uphold the principle of justice, equality, and human dignity and celebrate the protection of human rights globally, we cannot ignore the massive act of human rights violations happening in the Gaza Strip.

Members of the Grassroots Justice Network-Southeast Asia (GJN-SEA) stand in solidarity with the Palestinian people in their fight for freedom from large-scale acts of violence and aggression. This Human Rights Day, let us be reminded that all people have equal rights and dignity. The right to life is the fundamental right which governs all existing rights, and the Palestinian people cannot be systematically deprived of these rights.

As a network of grassroots justice defenders, we are reminded that our communities and the communities we work with also face a similar struggle.  While some may find it difficult to believe that respect for human rights and human dignity is still ignored in these modern times, these injustices exist, most especially against the marginalized sectors of society.

Bridging the gap on access to justice has always been in the forefront of GJN-SEA’s mission, with community empowerment at the heart of it all. Now more than ever, we need to stand together and create a world where justice is accessible to all and those who defend it are safeguarded in their pursuit of a just society.

We call upon our network members and the international community to express their solidarity with the Palestinian people, and other communities facing systemic and structural injustices, and echo their cries for justice! #HumanRightsDay

You can endorse the statement individually or as an organization using the forms below.

 

 

SIGNATORIES:

– Environmental Legal Assistance Center (ELAC), Philippines

– ⁠Atchara Chan-o-kul, Thailand

– ⁠Yayasan Lembaga Bantuan Hukum Indonesia (YLBHI), Indonesia

– ⁠Kaisahan Tungo sa Kaunlaran ng Kanayunan at Repormang Pansakahan (KAISAHAN), Philippines

– ⁠Indonesia Judicial Research Society (IJRS), Indonesia

– ⁠Balay Alternative Legal Advocates for Development in Mindanaw (BALAOD Mindanaw), Philippines

– ⁠Jaycen Aligway, Philippines

– Ateneo Human Rights Center (AHRC), Philippines

– Asylum Access Malaysia, Malaysia

– Development of Human Resources for Rural Areas (DHRRA) Malaysia, Malaysia

– Rodziana M Razali, Malaysia

– Tom Weerachat, Thailand

– Sheila Grace Formento, Philippines

– Community Resource Centre (CRC), Thailand

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Strengthening the Global Movement for Grassroots Justice: A Public Event https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/strengthening-the-global-movement-for-grassroots-justice-a-public-event/ Mon, 24 Apr 2023 14:42:14 +0000 https://grassrootsjusticenetwork.org/?p=180798 More than half of the world’s population lacks meaningful access to justice. Grassroots justice defenders are working to close this global justice gap by helping communities around the world know, use, and shape the law. They are building community power to drive systemic change, and advancing the goal of more peaceful, just, and inclusive societies (SDG 16). Yet, community paralegals face a lack of investment in financing and protection.

On March 22, 2023, community-based paralegals and representatives from civil society and development organizations gathered at the University of Nairobi Faculty of Law to hear directly from community paralegals, His Excellency the Canadian High Commissioner Mr. Christopher Thornley, the Honorable Chief Justice of Kenya Martha Koome (through a representative), the UN Special Rapporteur on Independence of Judges and Lawyers Prof. Margaret Sattherthwaite, Namati, and Canada’s International Development Research Centre about the importance of strengthening grassroots justice in Kenya and abroad.

Kituo cha Sheria and the Paralegal Society of Kenya (PSK) played a key role in putting on the event. PSK National Coordinator Mary Airo opened by urging development partners to continue funding paralegals, emphasizing the transformative impact of their work on society: “It is when paralegals engage local state institutions in concrete ways that justice is made accessible.” Elssy Saina, Chairperson of PSK and Executive Director of the International Commission of Jurists-Kenya then shared research showing that there are social, political, and economic benefits for Kenya of implementing and financing a robust legal aid regime that centers community-based approaches.

The Honorable Chief Justice of Kenya, Martha Koome, in remarks delivered by Principal Magistrate Moses Wanjala, emphasized the Court’s commitment to people-centered justice, noting that “Paralegals can help ensure that the justice system is not only accessible, but also responsive to the needs and realities of the people it is intended to serve.” The Chief Justice announced two exciting initiatives to support collaboration between the Kenyan Judiciary and community paralegals. First, the Judiciary plans to provide training and capacity building through the National Steering Committee on Alternative Justice Systems to ensure community paralegals are equipped with the necessary knowledge and skills to provide effective legal services. And second, the Judiciary will help facilitate the involvement of community paralegals in the Small Claims Court to represent litigants.

The Canadian government is similarly prioritizing grassroots justice as a way to close the access to justice gap, by providing funding and programmatic support to community-level justice efforts around the world. In the words of Christopher Thornley, the High Commissioner of Canada to Kenya: “Prioritizing support for justice at the community level has been shown to be more effective in empowering women and marginalized groups of persons to know and claim their rights – which in turns offers potential for activating fundamental rights in our societies and building a deeper and richer conception of citizenship and democracy.”

Professor Margaret Satterthwaite, the UN Special Rapporteur on the Independence of Judges and Lawyers, pledged to use her UN mandate to shine a light on the essential work of grassroots advocates. She shared poignant reflections from her work with survivors of military abuses in Haiti, emphasizing that it is community justice advocates who have taught her the most about discrimination and injustice. She urged the audience to listen to and learn from communities, who best understand the problems they are facing and the solutions they need. Professor Satterthwaite put forth her vision for an expanded legal ecosystem in which paralegals and lawyers work together as allies and partners to dismantle systems of exclusion and close the global access to justice gap.

Two powerful panels gave life to the importance of this vision and to the crucial work being done by grassroots advocates in Kenya and around the world. In the first, Kenyan community paralegals Anthony Njenga (Kibera Community Justice Centre), Juliet Kisilu (Eastleigh Community Justice Centre), and community organizer David Mwangi (Akiba Mashinani Trust) shared their success stories and challenges from supporting single mothers to formalize their shops and earn a living, providing legal aid to individuals at Nairobi City Court, and organizing the Mukuru community to advocate for access to basic services. The three were in agreement that community justice workers must be formally recognized, resourced, and included in decision-making!

A second panel showcased the learning agenda for legal empowerment, a collective learning effort in which 11 projects across 16 countries are using participatory action research to identify what works to uphold human rights in the face of structural inequality and exclusion and rapidly eroding public accountability. Representatives from three of the projects were highlighted in the conversation: Sheila Formento from Alternative Law Groups in the Philippines, Jane Weru from Kenya’s Akiba Mashinani Trust, and Antonia Berríos & Macarena Martinic from Chile’s Fiscalía del Medio Ambiente. They shared how they are using systematic research and learning to build community power, increase the participation of women and marginalized groups in decision-making, and advance changes to laws and institutions.

In Kenya and around the globe, the transformative potential of community-level justice work is clear. Recognizing and funding the work of grassroots justice defenders is crucial to ensure that marginalized communities know their rights and can navigate the path to justice.

Watch the event here:

 

 

SPEAKERS

 

Presented in partnership with:

 

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Event: Strengthening the Global Movement for Grassroots Justice https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/event-strengthening-the-global-movement-for-grassroots-justice/ Wed, 15 Mar 2023 18:30:37 +0000 https://grassrootsjusticenetwork.org/?p=178309 More than half of the world’s population lacks meaningful access to justice. Grassroots justice defenders are helping to close this global justice gap by helping communities around the world know, use, and shape the law. They are building community power to drive systemic change, and advancing the goal of more peaceful, just and inclusive societies (SDG 16). Yet, community paralegals face a lack of investment in financing and protection.

On March 22, community-based paralegals and representatives from civil society and development organizations are gathering at the University of Nairobi School of Law to hear directly from community paralegals, His Excellency the Canadian High Commissioner, the UN Special Rapporteur on Independence of Judges and Lawyers, Namati, and Canada’s International Development Research Centre about the importance of strengthening grassroots justice in Kenya and abroad.

The event covers:

  • The role of community paralegals in closing the global access to justice gap and meeting the targets for peaceful, just, and inclusive societies under the Sustainable Development Goals.
  • An engaged conversation with community paralegals about the frontiers and challenges for legal empowerment.
  • An evidence-based case for greater financial investments in legal empowerment approaches.
  • The learning agenda for legal empowerment, convened by Namati and the Legal Empowerment Network, is a collective effort to identify what works to uphold human rights in the face of structural inequality and exclusion and rapidly eroding public accountability. Participants from the learning agenda will show how they are using systematic research and learning to build community power, increase the participation of women and marginalized groups in decision-making, and advance changes to laws and institutions. The evidence and learning they are generating is helping to deepen democratic and inclusive governance across a range of political contexts, addressing root causes of inequality and exclusion, and promoting vibrant civic spaces.

Watch the event Live on March 22 at 4 – 6:30pm EAT at www.facebook.com/KituoSheria/live_videos

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The First In-Person Convening of the Learning Agenda for Legal Empowerment https://grassrootsjusticenetwork.org/news-stories/the-first-in-person-convening-of-the-learning-agenda-for-legal-empowerment/ Wed, 15 Mar 2023 18:25:01 +0000 https://grassrootsjusticenetwork.org/?p=178290

Across the world, justice defenders are facing common challenges such as structural inequality and exclusion, shrinking civic spaces, and rapidly eroding public accountability. The learning agenda for legal empowerment, convened by Namati and the Legal Empowerment Network, and supported by Canada’s International Development Research Centre, is a collective effort to identify what approaches work to uphold human rights in the face of these challenges, and to grow the global movement for justice. Eleven action research projects across 16 countries are undertaking projects on a variety of issue areas, from refugee rights to police abuse, urban poverty, land rights, and more. These projects will test new approaches and generate powerful insights on how legal empowerment strategies can build community power, increase participation of marginalized groups in decision-making, and generate systemic change.

From March 20 to 24, 2023 learning agenda participants from across the world will be gathering in Nairobi. Over five days, the group will share insights about the different strategies that they are using to build community power and drive systems change. They will share the practical strategies that they are using, workshop live challenges and identify common themes for collective reflection and exchange. They will explore various themes that cut across the different issue areas and contexts they work in. For example, the ways in which they engage the State, the strategies they use to increase participation of marginalized groups in decision-making, and how they combine law and organizing to build community power. To ground these discussions in a practical way, participants will visit the work of local legal empowerment organizations in Kenya. Most importantly, this in-person time will help create closer relationships among participants and will generate solidarity and excitement to power their ongoing work together!

The shared foundations we lay at the global convening will guide deeper reflection and exchange on common themes for the rest of the year and beyond. We look forward to sharing the emerging insights that emerge from this collective learning effort.

Stay tuned for reflections and photos from the global convening!

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